Contrairement aux idées reçues, les articles d’au moins 300 mots connaissent un taux d’adhésion très fort sur le web. Vous n’y croyez pas ? Étudions pourquoi il n’est pas toujours souhaitable de tout dire en 140 caractères…
Une tendance inspirée du slow journalism
Un article fait date en matière de forme longue : Snowfall, un récit sur une avalanche faisant presque 18 000 mots, et publié dans le New-York Times en 2012. Depuis, de nombreux médias ont emboîté le pas du slow journalism, avec des rubriques spéciales format long ou des services de curation de contenu dédiés (longreads.com).
Faites l’expérience : cliquez sur le lien et consultez l’article du New-York Times. Impossible de ne pas s’attarder sur la page, et de scroller jusqu’en bas pour découvrir le texte, les vidéos et les images apparaître gracieusement. De toute évidence, le choix d’une forme longue s’accompagne d’un parti pris esthétique, qui enveloppe le lecteur dans un univers multi sensoriel et l’emmène dans une dimension hors du temps. On s’imagine déjà passer sa soirée dans son canapé à consulter tranquillement ces articles, en étant libre de naviguer soi-même, s’attarder sur un élément ou passer au chapitre suivant.
Par ailleurs, l’angle d’approche n’est pas le même dans un format long : les sujets sont abordés avec précision et distance, et les faits entrent dans un processus de scénarisation qui n’est pas sans rappeler le storytelling. Les partisans du slow journalism revendiquent des valeurs humanistes, s’autorisant à avoir un autre regard sur l’actualité, plus empathique et moins sensationnel.
Un succès prouvé sur le web
Déjà en 2013, le PDG de WordPress annonçait la tendance à venir :
« Je pense qu’il y a une place… pour s’asseoir et lire pendant plus de quelques secondes. On pense toujours au lecteur dans la file d’attente, mais qu’en est-il de celui assis tranquillement au fond du café ? ».
Les atouts sont nombreux : un article est considéré long à partir de 300 mots, mais en matière de référencement naturel, il est prouvé que ce sont ceux de 2300 mots qui ressortent le mieux dans les moteurs de recherche. Les mots clés autour d’un même sujet sont plus nombreux et mieux reliés entre eux, et l’article est plus susceptible d’être cité en tant que référence dans un domaine précis.
En somme, écrire des articles longs présente des avantages non négligeables : l’attention est plus forte de la part de l’auteur et de ses lecteurs, ce qui entraîne un engagement solide et durable dans la relation qui se crée entre eux.